Weblog de Christian Brülhart

janvier 15, 2015

« Je suis Charlie » – La manipulation des masses pour renforcer l’Etat policier

Comment utiliser l’argument de la défense de la liberté d’expression pour réduire l’ensemble des droits démocratiques en France tout en s’assurant du soutien de la population.

Je souhaite tout d’abord présenter mes condoléances aux familles des victimes et mon soutien à toutes les personnes qui ont été touchées par les événements sanglants des attentats terroristes de début janvier 2015 en France.

La lecture de cet article peut déstabiliser voire choquer le lecteur. Ceci n’est bien entendu par mon but. Il s’agit de décrypter, loin du choc traumatique, des émotions et des douleurs, des processus qui permettent à un groupe limité de personnes d’accomplir leurs desseins sans avoir à le faire ouvertement. Les enjeux sont importants et je vous propose de les découvrir.

1 – L’étape préparatoire: Créer un état de choc, d’insécurité et de guerre intérieure en exploitant les attentats terroristes

Le 1er mensonge consiste à taire l’incompétence et les erreurs des services de sécurité de l’Etat en expliquant aux citoyens que le cadre légal actuel est insuffisant.

Dès les années 1990, plusieurs réseaux terroristes originaires d’Algérie s’implantèrent en France. Ils venaient du FIS (Front Islamique du Salut) puis du GIA (Groupement Islamique Armé) et de AQMI (Al-Qaida au Maghreb Islamique).

Le réseau terroriste est implanté et développé par des imams islamistes auto-proclamés prêchant dans les mosquées françaises. Depuis plus de 25 ans, ils visent à radicaliser de jeunes pratiquants musulmans exclus de l’intégration dans la société civile avec les buts suivants:

1 – de les envoyer se former dans des camps de combattants terroristes

2 – de les aguerrir en les faisant participer aux combats aux côtés de divers groupes terroristes au Moyen-Orient (Syrie, Irak, Afghanistan, Yémen, Somalie, Pakistan, etc.)

3 – de les rapatrier en France afin de constituer des cellules terroristes prêtes à accomplir des attentats

Pendant plus de deux décennies, le Ministère de l’Intérieur et ses services de sécurité (renseignement intérieur, renseignement extérieur, police judiciaire, police nationale, gendarmerie) sont informés de cette situation mais ne réagissent pas pro-activement. Ils surveillent, fichent et « traitent » les divers suspects mais sans intervenir à la source: les prêcheurs radicaux et les recruteurs des réseaux islamistes.

Ce n’est que ponctuellement, et après que des événements sanglants frappent la France, que les services de sécurité réagissent, généralement en abattant les terroristes, armes à la main.

Pour bref rappel, il y a eu:

  • Khaled Kelkal (Attentat du RER en 1995, 8 morts/117 blessés), abattu.
  • Les membres du « Gang de Roubaix » (9 terroristes islamistes aguerris en Bosnie) 5 sont décédés, les autres sont jugés et condamnés.
  • Mohammed Mehra (Tueries de Montauban et Toulouse en 2012, 7 morts/6 blessés), abattu.

Deux des trois terroristes abattus le 9 janvier étaient des criminels récidivistes et un d’entre-eux, qui avait été condamné et emprisonné, était en liberté.

Ces personnes dangereuses n’ont pas seulement été relaxées. Bien que sous contrôle judiciaire étroit, elles ont pu échapper à la surveillance, reprendre leurs activités, se rendre à l’étranger pour visiter des camps d’entrainements terroristes, revenir au pays sans être appréhendés et se doter d’un véritable arsenal d’armes de guerre (fusil automatiques, lances-roquettes, gilets par-balles, etc.).

Ces actes de terreur, diligemment médiatisés et toujours finalisés dans la violence de fusillades meurtrières (alors qu’il existe des gaz paralysants très efficaces), ont eu pour conséquence d’augmenter le sentiment d’insécurité de chacun.

Afin de faire accepter aux citoyens la perte de leurs droits démocratiques, ces attentats sont utilisés pour frapper les consciences au niveau des valeurs collectives de la société dans son ensemble.

2 – Charlie Hebdo représente la liberté d’expression

Le 2ème mensonge consiste à assimiler les publications d’un périodique marginal qui se veut « bête et méchant » à la grande famille de la presse pour assimiler publications provocatrices et blasphématoires à la liberté d’expression.

L’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, organe de presse mainte fois menacé en raison de ses caricatures volontairement irrespectueuses et provocatrices du Prophète Mohammed, représente une opportunité unique pour frapper un grand coup sur le collectif identitaire de la nation.

La pratique particulière de ce média est unique et son audience est marginale. Son activité, économiquement menacée par un lectorat réduit, est différente de tous les autres acteurs du secteur de la presse en particulier et des médias en général. Il se spécialise dans la satyre. Il utilise la dérision et le deuxième degré pour insulter, choquer, et manquer de respect à toute personne et toute valeur.

Toutes les valeurs? Non, pas tout à fait. Charlie Hebdo connait les limites à ne pas dépasser et surtout les communautés à épargner. Malgré leurs collègues assassinés, ils récidivent sur le même blasphème et s’assurent au passage de confortables réserves financières.

Comment ignorer la différence de traitement des caricatures de Charlie Hebdo et des paroles provocatrices de l’artiste comique Dieudonné alors qu’ils utilisent justement les mêmes outils? Si cette personne avait été assassinée, l’aurait-on incarné en représentant humain de la liberté d’expression? Alors que ce journal représente la liberté d’expression, un artiste comique est accusé d’apologie du terrorisme.

La nature de ce journal est dissimulée pour être instantanément assimilée en une activité portant une valeur républicaine: la liberté d’expression. Le mensonge consiste à présenter un journal blasphématoire et irrespectueux envers une communauté de plusieurs millions de croyants pour une représentation des valeurs intrinsèque de la démocratie.

3 – Le véritable sens du slogan « Je suis Charlie »

Le 3ème mensonge consiste à faire accepter à chacun la possibilité d’insulter les valeurs de certaines communautés tout en invoquant la liberté d’expression.

Un fois que le raccourci est fait entre blasphèmes ostentatoires répétés envers les musulmans et liberté d’expression, il est urgent de le diffuser mondialement. Ainsi le slogan publicitaire « Je suis Charlie » est créé. Il est dépossédé de sa nature de provocation et de violence gratuite. Il peut ainsi être adopté et exploité globalement en une fraction de seconde par les réseaux sociaux.

Ce slogan reviendrait-il à généraliser et protéger l’atteinte aux respects des valeurs des autres? Son résultat extraordinaire est d’interpeller chacun (souhait de pouvoir s’exprimer librement) et de donner l’impression d’une appartenance à un ensemble des citoyens vivant dans un système démocratique qui respecte les diversités.

4 – La mise-en-scène du rassemblement de (presque) tous les français

Le 4ème mensonge consiste à faire taire les problèmes de toute une société en lui présentant un ennemi commun afin qu’elle se réunisse derrière leurs dirigeants politiques sans questionnement.

Avec la marche de dimanche, le Président Hollande et son entourage réalisent un coup de maitre digne des meilleurs régimes totalitaires. Alors que près de 8 citoyens sur 10 désavouent leur Président, que 15% des manifestants sont au chômage et que la majorité vont vivre dans la précarité, près de 4 millions de citoyens le suivent.

Cette marche est annoncée pour rassembler tous les français indépendamment de leurs opinions politiques. C’est justement le contraire qui est visé. Il veut diviser car les musulmans blessés sont stigmatisés et les membres du Front National sont exclus. Si c’était pour réunir, pourquoi ce « président unificateur » a-t-il décidé d’exclure le Front National alors qu’il représente en gros un 5ème du corps électoral? Cela signifierait-il que un Français sur cinq n’est membre pas de la République?

Analysons l’anatomie de ce rassemblement sous les lumières de Nicholas Murray Butler

Président de la Pilgrim Society, membre de la Carnegie, membre du CFR (Council on Foreign Relations):

« Le monde se divise en trois catégories de gens: un très petit nombre qui fait se produire les évènements, un groupe un peu plus important qui veille à leur exécution et les regarde s’accomplir, et enfin une vaste majorité qui ne sait jamais ce qui s’est produit en réalité. »

Voici les images de la 1ère catégorie. Il faut relever la réunion de représentants de plusieurs conflits causant des millions de victimes, par exemple Messieurs Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas (aussi connu sous son nom de guerre d’Abou Mazen). Sur la scène internationale, ils sont ennemis. Mais en réalité, ils font tous partie du même groupe qui œuvre à un même dessein (voir le point 5).

French President Hollande is surrounded by head of states as they attend the solidarity march in the streets of ParisGroupe1_image

Nous avons vu des vidéos en gros plans des rangs des officiels censés guider la grande masse des manifestants. En réalité, ce sont des scènes séparées qui ont été réunies au montage par les médias pour donner une fausse image de la grande réunification. C’est une mise-en-scène. Jugez par vous-même sur un plan photographique large des rangs des officiels. Il n’y a pas de boulevard, pas de spectateurs et pas de manifestants mais une ruelle soigneusement verrouillée et encadrée par des forces de police. C’est une réunion de l’élite étroitement surveillée.

Groupe1c_image

Voici les images de la 2ème catégorie. Ce sont les personnes qui sont censées assurer la sécurité publique mais qui ont failli à leur mission. Aucun responsable (ministres, magistrats, hauts fonctionnaires) n’est mis en cause publiquement.

Groupe2_imagePolicemen secure the hundreds of thousands of French citizens solidarity march (Marche Republicaine) in the streets of Paris

Voici les images de la 3ème catégories. Ce sont les personnes qui sont victimes de la manipulation de la 1ère catégorie et qui se mobilisent en se contentant de brandir un slogan.

Groupe3_image

5 – Conclusion: Quel est le but final de cette manipulation?

Le but final consiste à instaurer le Nouvel Ordre Mondial, soit une économie ultra-libérale globale selon l’économiste Milton Friedman (Ecole de Chicago). Un groupe restreint de personnes, moins de 1% d’individus, jouissent de pouvoirs illimités sur les états et les populations mondiales pour accaparer toutes les richesses.

Les conditions cadres à l’établissement de ce plan nécessitent une harmonisation des normes juridiques, commerciales et civiles. Pour les réaliser, il faut réduire les pouvoirs des états nationaux au profit d’entités multinationales, créer un système financier global dérégularisé et une masse de main-d’œuvre abondante, mobile et bon marché.

Depuis les débuts de la construction de l’Europe commerciale, et plus particulièrement suite aux signatures des Traités de Lisbonne et Maastricht, les conséquences sont déjà observables, à savoir:

  • augmentation de chômage massif et généralisé, particulièrement auprès des jeunes
  • perte du pouvoir d’achat des consommateurs par pression sur les salaires
  • dissimulation des réels taux d’inflation, de croissance et de chômage
  • augmentation massive des dettes publiques
  • diminution des investissements publics
  • privatisation des services publics essentiels aux êtres humains et pouvant être rentabilisés (eau, énergie, transports, systèmes de santé, éducation, information, etc.)
  • croissance économique nulle voire négative
  • redistribution toujours plus inégale de richesses
  • fracture de la société civile et exclusion des plus faibles et démunis
  • augmentation de la pollution due aux transports des marchandises et des personnes
  • diminution de la bio-diversité et des ressources naturelles
  • industrialisation de la nourriture et utilisation d’OGM

Afin de pouvoir contenir la résistance des populations à ces nouveaux changements de société, il faut limiter le rôle du citoyen-acteur dans les systèmes politiques en limitant ses droits démocratiques et en contrôlant ses libertés individuelles.

Des nouvelles lois sont nécessaires. Elles visent notamment à la diminuer des droits de la défense (arrestation sans mandat judiciaire, limitation du droit à un procès équitable), légaliser la violation de la vie privée (perquisitions clandestines et mises sur écoutes) et à encadrer le droit à la liberté d’expression (contrôle d’Internet).

Aux USA, 2’500 victimes des attentats du 11 septembre 2011 ont été utilisées pour permettre la création d’un cadre de loi liberticide d’exception, appelé Patriot Act,  afin de soumettre 300 millions d’individus à la surveillance d’un état militaro-policier imposé par 12 agences fédérales. Ce texte introduit en 2001, prévu pour une application temporaire, a été reconduit en 2006 et 2011 par les élus sans réelle opposition politique et populaire.

Nous allons observer dans ces prochaines semaines comment le choc traumatique de toute une nation va être exploité pour installer l’Etat sécuritaire avec l’assentiment de l’ensemble de la population. Parallèlement, en conséquence à la marginalisation d’une importante partie du corps électoral, nous allons vivre la recrudescence du racisme, des actes de violence xénophobe et un renforcement des partis politiques extrémistes.

Je suis apolitique et condamne toute forme de violence (physique, verbale, psychologique et imagée) de toutes origines (individuelle, religieuse, et institutionnelle).

Personnellement, je ne suis pas Charlie et encore moins un charlot.

Merci de votre attention.

(Crédit photos: Paris Match et Twitter)

Mise à jour du 24 septembre 2015: Les jeux sont faits et les nouvelles lois sur le renseignement et la surveillance des communications internationales sont mises en place. Pour de plus amples détails sur ces nouvelles dispositions légales, veuillez consulter le dossier intitulé « Les Français sous surveillance » publié sur le site de MEDIAPART.

4 commentaires »

  1. Bonjour, je vous suis très bien dans votre explication et vous rejoins sur de nombreux points. Il y a juste un point mineur avec lequel je ne suis pas d’accord, pas seulement avec vous, mais beaucoup reprennent la même expression que vous. C’est une question de terminologie, spécialement ce que vous et beaucoup d’autres appelez « ultra-libéralisme ». Je ne suis pas d’accord avec ce terme car celui-ci impliquerait un marché totalement libre ou la concurrence joue et serait l’un des principal moteur. Je trouve qu’au contraire le marché ou l’économie devient « ultra-totalitaire », c’est-à-dire que des trusts et lobbies ont bloqué le marché et toutes concurrences à un tel point que vous ne pouvez plus lutter contre. Regardez les Monsanto, Nestlé, Coca-Cola, etc… Ils verrouillent tout ou presque ou s’arrangent entre eux. Les analystes, pour prendre un exemple, disent déjà que dans quelques années, dans le domaine de la photographie, il n’y aura plus que Canon et Nikon (ce qui est faux et on voit qu’ils ne sont pas photographes) et que tous les autres vont disparaître. Vrai ou faux, c’est l’idée qu’ils ont. Et d’après leur logique, il ne devrait plus qu’en avoir 1 dans une ou 2 décennies. CaNikon, par exemple. Voyez le choix qu’on aura, et ce dans tout les domaines. Et justement je ne vois pas en quoi c’est du libéralisme ou de l’ultra-libéralsme. C’est plutôt tout le contraire. Meilleures salutations 🙂

    Commentaire par prenevey — janvier 15, 2015 @ 11:36

  2. Merci de votre commentaire que j’approuve pleinement. L’ultra-liberalisme n’a rien de libéral. Au contraire, c’est une doctrine économique totalitaire qui définit le capital comme seule source d’enrichissement. La valeur du travail doit tendre vers zéro puisque c’est le seul facteur de production qui a un impact direct sur la rentabilité. Grâce aux taux d’intérêt bas, l’argent ne coûte plus rien et les autres facteurs de production sont difficilement compressibles. Dans ce contexte, l’être humain ne doit plus être considéré comme un acteur de la société mais comme un facteur de production et de consommation. C’est le serpent qui se mange la queue. Qu’adviendra-t-il lorsque le travailleur ne pourra plus consommer autant en s’endettant grâce au crédit? L’appauvrissement général de la population aura un impact sur la consommation et donc les profits.

    Commentaire par Christian Brülhart — janvier 16, 2015 @ 10:11

  3. Je suis Charlie, et j’y mets tout ce que je veux, bien entendu, comme chacun.

    Même si je pense que tous ces évènements vont aboutir aux conséquences que tu mentionnes sous point 5, ce n’est pas le gouvernement français qui a créé le slogan. Les populations dans plusieurs pays étaient dans les rues d’un grand nombre de villes, y compris à La Chaux-de-Fonds, bien avant que l’idée d’un grand rassemblement le dimanche soit lancée ou soutenu par le gouvernement. Je crois que tu surestimes le gouvernement français – ils ont suivi comme ils ont pu pour ne pas se faire lyncher par la population au vu des manquements des services de renseignement. Eux ils ont sorti les « déclarations de guerre » et 10’000 hommes pour ne pas perdre la face.

    De supposer que tous ces évènements étaient recherchés par l’équipe de Charlie Hebdo pour l’argent? Terrible. Ce sont quelques unes des rares penseurs libres qui restent de l’époque après 68 – et tu les soupçonnes d’une infamie pareille. Il leur aurait été facile depuis des décennies de changer légèrement de style pour faire de l’argent en vendant mieux leur canard. Non, ils sont restés fidèles à leurs idées libertaires et le rire. Le rire est parfois la meilleure attaque, la seule possible, face à un monde à un tel point en déroute. Merci à eux car rare sont ceux qui ne dorment pas d’un sommeil profond malgré le monde qui marche à l’envers, et gravement. Il n’y a plus que 10’000 abonnés qui restent les yeux ouverts, à se moquer du pouvoir, à la place de sortir les Kalashnikof et de tirer sur les frères innocents.

    Dieudonné appelle à la haine, c’est punissable aux yeux de la loi française. Le blasphème ne l’est pas. Et c’est heureux.

    C’est quoi cette histoire de devoir respecter la susceptibilité de l’autre? « La liberté de l’un s’arrête là ou commence celle de l’autre ». Je t’explique sur le terrain personnel pourquoi j’y suis allergique. N’importe qui peut prétendre être susceptible par rapport à des tonnes de choses. J’en ai rencontré plein de gens pareils. Ils instaurent un climat de terreur. Sous prétexte de leur susceptibilité tu ne dis plus un mot à la maison, au boulot et dans la rue.

    Je peux dire que je suis Sikh et que je me sens agressée par les films policiers qui défilent sur nos écrans tous les soirs. Pourquoi ne rassemblerai-je pas une partie de l’opinion publique pour revendiquer que c’est une atteinte à la dignité humaine de diffuser par les médias à la portée de tout enfant des tueries avec fusils, pistolets, courses poursuite, morts, sang etc. et qu’il faut interdire la diffusion des images de tueries d’êtres humains. Je crois que ce serait bien plus pertinent que d’interdire la diffusion de dessins de personnages imaginaires (qu’il faut se donner beaucoup de peine pour se les procurer au kiosque par ailleurs). Les films policiers font bien plus de dégâts. Je dois zapper tous les soirs pour les éviter – et j’en reçois quand-même des images atroces les quelques secondes où je fais défiler les programmes. Et je ne te parle pas de mes enfants qui se coltinent des femmes nues sanguinolantes sur un lit d’hôtel entourées des policiers qui relèvent les indices en cagoule blanche.

    Tu crois qu’ils auront envie de respecter une minute de silence pour 17 morts? Ils avalent des centaines de morts par année. Ils jouent à tuer 10’000 personnages virtuels par année sur leurs jeux. Ils ne voient pas où est le problème? « L’ont bien cherché ».

    Je me sens blessée par bien des choses, absolument innombrables, et tu veux que j’empêche les autres de parler, de rire, de me moquer, d’écrire, de dessiner à cause de cela? Je ne peux que t’affirmer que les personnes qui affirment sans cesse que ce sont les autres qui les  » blessent » ont souvent un comportement pathologique.

    En plus, tous les adeptes de toute religion pourraient me suivre dans mon « combat pour ma susceptibilité », « mon Dieu qui interdit de tuer » etc etc etc.

    N’importe-qui, n’importe quelle secte, n’importe quelle mère, n’importe quel père, n’importe quel chef, n’importe quel groupe, n’importe quel gouvernement peux instaurer la terreur, le silence, la censure sous n’importe quel prétexte (sous prétexte que cela blesse, « on » ne fait pas ça etc.) si l’on ne veille pas à la liberté de presse, liberté de penser, l’espace laïque.

    En France la question est simple. L’état est laïque. Le blasphème n’est pas punissable. Il faut bien cette base pour vivre ensemble.
    Un des journalistes français a bien reconnu sur un plateau l’autre jour que tous les journalistes sont « censurés » ou « au moins relus » en France à l’heure actuelle. Tu veux que cela s’aggrave encore – alors que tu fais, sous point 5, une liste longue de toutes les conséquences du fait qu’il n’y a plus de contre-pouvoir, et même plus de pouvoir politique du tout. Ce sont d’autres sphères bien plus restreintes, et en cela je suis entièrement d’accord avec toi, qui ont pris le pouvoir depuis deux ou trois décennies au minimum.

    Très cordialement

    Jacqueline Hitz

    Commentaire par Jacqueline Hitz — janvier 18, 2015 @ 4:39

  4. Merci Jacqueline de ton commentaire. Une petite rectification: je ne veux rien. Je me contente d’analyser. Les origines du slogan « Je suis Charlie » sont inconnues et cela n’est pas un hasard pour moi. Je pense que ce journal a été récupéré. Quant au respect et à l’agression, il faut les remettre dans le contexte historique. Depuis trois décennies, nos pouvoirs politiques et armées occidentales ont été déstabliliser des régimes arabo-musulmans, bombarder leurs populations pour piller leurs richesses. Etions-nous jadis menacés? En politique intérieure, nous avons créé des ghettos peuplés en majorité d’une communauté musulmane dont la grande partie est constituée de jeunes vivant dans une grande précarité: sans formation, travail ni avenir. Avons-nous pensé aux conséquences de cette absence de politique d’intégration? Les origines de ces nouvelles vagues de terrorisme sont identifiées mais nous continuons à adopter une attitude de répression. Quels sont ses conséquences sur des personnes qui n’ont plus rien à perdre? C’est ici que commence le vrai débat et ce n’est pas en blasphémant une communauté de 1,7 milliards de croyants au nom de la liberté d’expression garantie par un pouvoir laïc que nous allons trouver un début de solution.

    Commentaire par Christian Brülhart — janvier 19, 2015 @ 10:27


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